
fonctionnement neuronal
Afin de mieux comprendre les mécanismes et effets des drogues, l’analyse du fonctionnement des neurones est essentielle, car toutes les drogues contiennent des molécules psychoactives qui perturbent le fonctionnement des neurones.

Tous les ordres et informations circulent le long des neurones, sous forme de signaux de nature électrique et passent d’un neurone à un autre sous forme chimique.
Schéma simplifié du système nerveux
Au moment où le signal électrique atteint une terminaison, il déclenche une production de neuromédiateurs, contenus dans des vésicules et qui sont captés par les neurorécepteurs de l’autre neurone, ce qui permet au message de passer de l’un à l’autre neurone.
Chez un individu “sain” les neurones reçoivent des messages sous forme chimique, une quantité modérée de molécules qui sont captées par les neurorécepteurs produisant ainsi un signal de nature électrique.
Animation du fonctionnement d’un neurone
​Lorsqu’un individu consomme de la drogue, le fonctionnement de ces neurones s’en trouve perturbé : ces derniers produisent alors beaucoup plus de neuromédiateurs ce qui augmente le signal de nature électrique : le neurone est en sur-activité, aussi dit en sur-régime.
Animation du fonctionnement d’un neurone chez un individu “sain”
Cependant, les neurones ne sont pas fait pour fonctionner en surrégime. Néanmoins, si l’individu consomme régulièrement de la drogue, les neurones vont finir par s’adapter. On nomme ce phénomène l’accoutumance à un produit. Pour regagner une activité normal, ils vont supprimer une partie des neurorécepteurs afin d’être moins stimulés.
Animation du fonctionnement d’un neurone chez un individu drogué
La suppression des neurorécepteurs devient alors problématique. Lorsque l’individu qui se droguait régulièrement réduit ou arrête sa consommation de drogue (sevrage), la quantité de neuromédiateurs qui arrive sur les neurones redevient normale.
Mais comme une partie des neurorécepteurs ont été supprimés, le signal de nature électrique est très faible et le message est mal transmis: les neurones fonctionnent en sous régime
Animation du fonctionnement d’un neurone chez un individu drogué, se droguant régulièrement
Les neurones ne fonctionnent plus normalement et le cerveau souffre. L’ex-consommateur est dépendant: c’est le phénomène de manque ! Il est davantage marqué avec la cocaïne et l’héroïne qu’avec le cannabis. Ce phénomène de manque est étroitement lié au phénomène d’addiction. L’addiction est liée à un dérèglement de la production de différents type de neurone médiateurs. Dans le cas de la dopamine, la molécule de la récompense, chez un individu sain , sa production est liée au fonctions vitales de l'espèce. Ces fonctions vitales libère assez de dopamine pour atteindre le seuil de la récompense et rendre l’individu dans un état de bien-être.
Animation du fonctionnement d’un neurone chez individu en période de sevrage

Lorsqu’un individu consomme de la drogue, il produit beaucoup plus de dopamine et amplifie la sensation de plaisir, dépassant ainsi le seuil de récompense.
Schéma du seuil de récompense non stimulé et stimulé par les fonctions vitales

Cependant, à force de stimuler la production de dopamine le seuil de récompense est déplacé.
Schéma du seuil de récompense stimulé par la drogue chez un individu normal
Pour atteindre ce nouveau seuil, les fonctions vitales ne suffisent plus.

Schéma du seuil de récompense qui n’est pas stimulé chez un individu se droguant régulièrement

Seule la drogue est désormais capable de générer une production de dopamine suffisante pour atteindre le nouveau seuil de récompense.
Schéma du seuil de la récompense stimulé par les fonctions vitales chez un individu qui se drogue régulièrement
Cependant l’effet n’est que temporaire, et très vite l’individu se retrouve dans une situation de malaise et est prêt à tout pour obtenir sa dose.

Schéma du seuil de la récompense stimulé par la drogue chez un individu qui se drogue régulièrement